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Thierry Amiel enchante l'Abbaye St-Victor de sa voix d'ange

Laure Roux

Un soir de 2003, alors que je regardais l’émission « A la recherche de la Nouvelle Star », un ange blond crevait l’écran. Un voix douce, cristalline. Elle ressemblait à une eau de source cachée, sortant de la roche. C’était un timbre pur, émouvant. J’étais bouleversée. Ce jeune passait le casting à Marseille, chez nous en Provence. J’ai suivi toutes ses prestations durant l’émission. « Je suis malade », « Avec le temps »….




Crédit photo Instant'anne Photography
Crédit photo Instant'anne Photography

Il s’agissait de Thierry Amiel. L’artiste se retrouvait en finale de l’émission, sortait son premier album en cd que j’achetais tout de suite. Il passait en boucle dans la voiture, même en présence de mes enfants tout petits à cette époque. Les années passaient vite avec la vie de famille, le travail, l’école, le sport….. On oubliait un peu ses passions, ses envies.

Je suivais depuis quelques temps la carrière de Thierry, son actualité sur les réseaux sociaux. Sa voix était toujours la même, avait un peu évolué, mûri. Son intensité d’émotions était toujours identique.


Il annonçait une tournée intimiste, Piano voix. J’en parlais à mes enfants. Mon fils Nathan m’informait vouloir venir avec moi à son concert à Marseille. Le lieu était l’Abbaye Saint-Victor. Amoureux des vieilles pierres provençales, nous connaissions bien l’Abbaye pour l’avoir visitée plusieurs fois. Sous l’Abbaye, il y a une immense crypte avec des sarcophages anciens. C’est un des plus anciens bâtiments religieux de Provence. L’architecture est magnifique. L’intérieur demande une sérieuse rénovation. Je me demande d’ailleurs pourquoi cela n’a pas été encore fait.






Les billets pour le concert étaient pris. Il n’y avait plus qu’à attendre la date fatidique.

Une semaine avant, j’écrivais à son attachée de presse. Je souhaitais faire une interview. Elle rentrait en contact avec moi. Rendez-vous téléphonique était pris avec Thierry Amiel. Il m’a appelé un mardi. J’étais un peu fébrile. Une voix toute douce, apaisante me parlait. Non Thierry, tous les chanteurs n’ont pas une voix douce. On sent dans la votre la sincérité, la douceur.


L’artiste est né à Marseille, a grandi dans les environs de la cité provençale. Selon ses parents, il ne savait pas parler qu’il chantait déjà. La passion du chant est venue naturellement à lui. Il chantait dans des spectacles, des chorales. Il avait déjà chanté dans une chorale à l’Abbaye Saint-Victor, à l’opéra de Marseille, ... Il se produisait sur les scènes des bals et fêtes de Provence. Il menait parallèlement des études de psychologie à la faculté.


Après quelques échecs à des concours de chants, un lui ouvrait les portes : « A la recherche de la Nouvelle Star ». Même s’il ne gagnait pas le concours, sa place de finaliste le propulsait aux yeux du grand public. Sa carrière artistique démarrait.


Thierry sortait son quatrième album fin 2019. Un tour de chant était prévu pour l’année 2020. Un évènement mondial a mis tout parterre, le Covid. Après ce contretemps, Thierry souhaitait pour l’année 2024-2025, une tournée intimiste piano voix dans des salles atypiques comme l’Abbaye Saint-Victor. Le jour du concert de Thierry arrivait. Nous sommes arrivés devant l’Abbaye vers 18h30. Des personnes attendaient déjà. Il y a à coté une vue plongeante sur Marseille. De nuit le palais du Pharo était magnifique.




Avec mon fils nous avons été conviés aux répétitions au sein de l’Abbaye Saint-Victor. Avec son équipe, Thierry nous a accueilli très gentiment.

Nous avons pris nos marques, fait du repérage, des essais photographiques d’angles, lumière… La foule des spectateurs arrivait, se plaçait dans un bruit joyeux. Nous étions au premier rang de l’Abbaye à quelques mètres du pianiste.


L’artiste Izae, première partie du concert de Thierry Amiel, entonnait ses jolies mélodies tout en jouant du piano. Je ne le connaissais pas. Il méritait vraiment d’être là. Le public marseillais parait-il très difficile, était séduit. Il pouvait être glacial. Il a été conquis. J’espère Izae que tu iras loin. Je te souhaite une belle carrière.





Puis j’entendais un silence profond, pesant, écrasant, calme. C’était un silence bouleversant. Oui il s’entendait le silence. Entrait une silhouette élancée, mince, élégante, un beau visage aux traits fins. Une grande main attrapait le micro. Thierry était là devant nous presque timide. Son apparence de dandy se fondait dans les murs épais, sombres de la basilique millénaire. La vision était saisissante. Des couleurs rouges, bleues passaient sur les pierres, son visage. Etait-ce une reconstitution historique ?


Sa voix puissante envahissait l’église. Je fermais les yeux pour apprécier ses premières notes. Il était difficile de les rouvrir. J’étais là aussi pour photographier afin d’illustrer cet article.

Il m’était très difficile de photographier, je devais être très concentrée pour être invisible, ne pas déranger le pianiste, Thierry, le public. Après tout !!! C’est ce que je faisais à chaque fois dans la nature, être invisible, ne pas déranger, laisser le lieu comme si je n’était jamais passée.

Je voulais apprécier le concert en même temps. L’artiste alternait chansons, plaisanteries, sourire, rire… Il nous apprenait que des groupes de fans étaient à chacun de tous ses concerts. Derrière nous des dames très sympathiques venaient de l’autre bout de la France pour le voir à Marseille et à Montpellier dans le même week-end.






Je me glissais au fond de l’église. C’était de toute beauté, un peu irréel. Le corps de Thierry devenait tout petit par rapport à la hauteur de l’édifice. De loin je pensais voir une flamme éternelle. Le souffle de l’étincelle faisait des petites vagues, montant vers le ciel. Sa voix était l’esprit immortel. Il entamait « L’hymne à l’amour » d’Édith Piaf . Je ne pouvais plus ni filmer, ni photographier. Les larmes coulaient sur mes joues. Tout l’amour du monde était là dans cette église. Toute la paix de la Terre était là, commise. Etait-ce donc cela la joie promise ?




Avec des larmes et des frissons, ils chantaient avec lui à l’unisson.


C’était cela qui sauvera notre monde, j’en était persuadée.


Je sortais de ma léthargie. A mon travail, je devais donner vie.


Ces moments de partages, intenses de calme, sérénité, de quiétude, plénitude défilaient à toute enjambée.


Après le concert, Thierry et Izae signaient des autographes, se rendaient disponibles pour des photos, échangeaient quelques mots avec leur public ravi. J’étais frappée par son humilité, sa simplicité. En plus d’avoir une belle voix, un physique d’une beauté insolente, Thierry partageait des valeurs.


Je vous laisse ici mes autographes.



Je remercie vivement Céline et Thomas pour leur professionnalisme, Izae pour son talent dans sa carrière débutante, Thierry Amiel pour sa disponibilité, sa gentillesse, son humour, l'ensemble de sa carrière. Je te souhaite le meilleur à venir.


Je terminerai cet article avec un de mes poèmes écrit il y a quelques temps sur les belles voix. Il colle parfaitement à Thierry Amiel.

Au dessus des eaux, s'élevait un étonnant duo, une voix et quelques notes d'oiseaux. Une blanche colombe, survolant les ombres, roucoulait son amour au monde. Son doux regard vous inondait, vous transperçait durant des secondes.


Devant le ruisseau aux roseaux, je me penchais. Je la voyais grandir, s'élever très haut, cueillir le flambeau, traverser les vitraux.


Un matin, le long d'un chemin, j'entendais au loin, un chuchotement, un bruissement, un froissement ? Peut être un soupir ou un rire ?


Je m'approchais doucement, était-ce un pétillement, un battement ? Peut être un élixir, une lyre ?


J'étais tout prêt, je me cachais. Je souriais. C'était une blanche colombe, regardant le monde. Elle colorait les bombes, irradiait les ombres. D'une voix céleste et pure, elle clamait une onde.


Elle s'élevait très haut, cueillait le flambeau, traversait les vitraux. Elle traînait un drapeau avec toutes les signatures des peuples égaux.


J'étais là, assise devant le ruisseau aux roseaux. Je l'admirai aussitôt. Elle criait si fort son amour au monde, qu'il en restait à tout jamais les échos.





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