Concert "Romantiques en Provence" de Jean-Marc Pont Marchesi, Antonin Vercellino et participation de Romain Ferrari.
Nous étions invités par Jean-Marc Pont Marchesi, à l’initiative du projet de ce concert avec des instruments de musique de l’époque romantique.
Il se déroulait à l’église Saint Jean-Baptiste sur la commune de Joucas dans le Vaucluse. Les musiciens ont joué au profit de la rénovation de l’église.
Nous nous sommes donnés rendez vous avec mon fils Nathan à Bonnieux en fin de matinée. Nous sommes arrivés sous un orage tonitruant et une grosse pluie. Pendant une courte accalmie, nous avons pu visiter le village de Bonnieux, et nous sustenter dans un bon restaurant du village. Oui nous sommes provençaux, il ne faut surtout pas oublier de faire un bon repas provençal.
Dans l’après-midi nous avons pris la direction de Joucas pour repérer les lieux afin de mener une interview des musiciens. Nos trois musiciens ont plusieurs points en commun, une grande passion pour la musique dès leur petite enfance, des origines italiennes, de résider en Provence, d’être de famille non musicienne.
La famille de Jean-Marc Pont Marchesi est de Roncole en Italie, ville natale de Verdi. Dans sa ville de Lyon, c’est tout naturellement dès l’enfance qu’il se passionne pour le piano et la musique. Il commence à l’âge de 7 ans, le conservatoire de Lyon puis étudie à l’école normale de musique de Paris. Il est professeur dans les Conservatoires de Paris depuis 1995. Il dirige aussi une classe de répertoire lyrique / mélodies et lieder. Il donne des concerts à l’international en compagnie d’artistes lyriques. Jean-Marc réside à Gordes depuis 10 ans.
Les musées parisiens font régulièrement appel à lui pour accompagner certaines expositions.
Antonin Vercellino est né à Toulon. Sa passion pour la musique naît très tôt. Elle est viscérale. Sa vie est organisée autour de la musique. Il étudie dans les conservatoires de Toulon, Montpellier, Lyon et Bologne . Il est titulaire d’un diplôme d’état en guitare classique et diplômé en musique et musicologie. Il mène de front sa carrière d’enseignant, concertiste et éditions d’ouvrages musicaux. Antonin séjourne en Provence très souvent.
Romain Ferrari est amateur de musique, une partie de sa famille est de Brégançon dans le Var. Il se passionne très vite pour l’organologie (étude des instruments de musique). Cette passion l’amène à étudier et jouer de la musique, le violon.
Jean-Marc souhaitait un concert original. C’est ainsi qu’il décidait un concert d’instruments anciens que l’on voit dans les musées et très rarement en concert. Jean-Marc jouait sur un piano-forte prêté par un collectionneur d’instruments anciens, de 1836. Antonin interprétait sur une guitare romantique des années 1820. Romain pratiquait sur un violon des années 1820 également.
Ces instruments anciens, en état de jeu, ont 200 ans. Ils sont fragiles, doivent être accordés très régulièrement. Il faut une adaptation très rapide. Jean-Marc, Antonin, Romain se produisaient pour la première fois ensemble. Quelques répétitions leur ont suffi pour s’accorder.
Nous avons pu voir les instruments de près. C’était très émouvant de voir la beauté de leur bois, deviner le long travail réalisé et minutieux de leur fondateur, pressentir la passion des gestes pour l’assemblage des différents parties.
Sous des doigts agiles et graciles, Chopin, Schumann, Diabelli, Schubert voyageaient dans le temps.
Ces instruments sont des histoires. En 200 ans des mains ont réalisé ces instruments, d’autres ont joué. Et d’autres encore, écrivaient pour raconter leur vie de bicentenaire. Nous ne sommes absolument pas connaisseurs de ces instruments, mais nous sommes passionnés d’art, de culture. Nous avons une soif de connaissances. Nous désirons apprendre sans cesse.
Nous avons écouté le concert de ces trois musiciens avec avidité, beaucoup d’émotions. Les ondes musicales qui se dégageaient dans la simplicité de la chapelle, étaient un fil de poésie. Etait-ce donc cela la définition d’une symphonie ? Un ensemble harmonieux d’un lieu, de musiciens, d’instruments de musique, d’un public attentif et heureux ?
Pendant que nous écoutions, mon esprit se promenait en Provence, mes mots se baladaient dans ces musiques .
Et si un jour ma poésie envahissait une chapelle. Si un jour elle se clamait accompagnée d’une musique ? Il nous était permis de songer.
Merci à Jean-Marc, Antonin, Romain de nous avoir accordé un temps précieux. Nous vous remercions vivement pour cette union hors du temps. C’était une bulle de douceur.